Exposition à la Maison de la Culture du Japon à Paris du 13 au 21 juin 2014 avec Hélène Lucien d’extraits de la première partie de notre travail artistique expérimental sur le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima.(« ArtXperience in Japan » 2012, résidence artistique au Centre d’Art Contemporain Tokyo Wonder Site ).
Trois œuvres radiographiques extraites du travail accompli par Hélène Lucien et Marc Pallain ont donné lieu à une exposition exceptionnelle à Paris dans le cadre du colloque international « Penser/Créer avec Fukushima » organisé par Michaël Ferrier et Christian Doumet à l’INALCO et la MCJP.
Les 3 œuvres présentées sont des chronoradiogrammes que nous avons réalisés en révélant des images de la radioactivité présente dans les zones contaminées par la catastrophe nucléaire de Fukushima au moyen de films radiographiques.
Elles ont été réalisées au cours des trois mois que nous avons passé au Japon en 2012 dans le cadre d’une résidence artistique nous permettant de réaliser ce travail expérimental, l’un des buts était de produire des traces de la radioactivité jusque là considérée comme invisible.
Nous avons utilisé des films radiographiques que nous avons déposées à différents endroits de la zone, à des niveaux de radioactivité allant de 4 à plus de 40 microSivert/h .
Nous avons choisi d’expérimenter les processus de la photographie dans son essence même, en tentant de l’appliquer aux rayonnements gamma de la radioactivité présents sur les zones contaminées de la région de Fukushima.
Ces images sont comme les paysages intérieurs de la contamination nucléaire à Fukushima.
Les formes dans lesquelles mille détails se sont inscrits peuvent être chaotiques voire âpres au premier regard mais aussi d’une grande beauté ou poétiques.
Elles ont cette beauté inquiétante et étrange des paysages de Fukushima.
Une grande partie des territoires irradiés de Fukushima est en effet constituée de zones naturelles ou rurales qui ne portent aucun stigmate du séisme, ni du tsunami qui a ravagé les 5 kilomètres de terres adossées aux côtes.
Ces paysages d’une grande beauté cachent pourtant sous leurs atours les niveaux d’irradiation les plus élevés.
Les végétaux et l’humus absorbent abondamment les nucléides qui sont très proches (en mieux) des substances dont elles se nourrissent comme le césium 137 très analogue au potassium dont les plantes raffolent.
Elles deviennent alors des super-plantes comme ces hortensias magnifiques et odorantes qui dégagent en toute innocence un rayonnement de plus de 5 microSievert/heure, (soit plus de 20 fois le maximum admis pour la population en équivalent annuel ).
Notre travail artistique sur Fukushima entamé en 2012 donnera lieu après un nouveau séjour dans les zones contaminées à une grande exposition à Paris en 2016.